On connaissait l’intelligence linguistique, logico-mathématique, corporelle/kinesthésique, spatiale, interpersonnelle, intrapersonnelle, musicale, naturaliste et existentielle, et voilà qu’en apparaît une nouvelle forme : l’intelligence neuro-sensorielle…
En quoi se distingue-t-elle des 10 autres, qu’apporte-t-elle de nouveau et comment l’acquérir? C’est ce que nous allons tenter de vous expliquer globalement et sommairement dans les quelques lignes qui suivent…
Définition
L’Intelligence Neuro-Sensorielle est un tout nouveau concept que nous proposons et qui réfère à la capacité à se connecter au présent via nos sensations corporelles pour stimuler la lucidité, la sérénité, l’intuition, la créativité et permettre l’apport de solutions que l’intellect n’a pas appris.
Il part de la constatation qu’il existe entre le corps et le cerveau un double flux ininterrompu d’informations non parasitées par l’intellect :
- Notre intelligence supérieure s’exprime à la fois à travers l’intuition, la créativité et les sensations corporelles – notre ressenti,
- Les sensations corporelles sont les signaux les plus fiables que cette intelligence supérieure peut analyser.
Comme l’affirme Carl Gustav Jung: “L’esprit est le corps vivant vu de l’intérieur, et le corps est la manifestation extérieure de l’esprit vivant, les 2 étant réellement un “.
Mais qu’est-ce que l’intelligence dans ce concept?
Dans l’image que nous vous proposons en début d’article (*), nous visualisons à l’aide de fausses couleurs une cartographie relativement précise des différentes zones impliquées dans l’intelligence au niveau du cerveau, selon les travaux de Aron K Barbey, neuroscientifique de l’Institut Beckman de l’Université de l’Illinois.
Dans le cortex temporal, sur le côté de l’encéphale, la couleur orange (indiquant l’intelligence générale – compréhension et mémoire) domine. Au niveau du cortex préfrontal, à l’avant, on voit beaucoup de vert (fonctions exécutives – raisonnement, mémoire de travail, planification, etc.) et de rouge (régions communes). Les capacités intellectuelles se chevauchent donc et sont aussi interconnectées.
On remarque que, même si elles ne correspondent ni à l’entièreté du cerveau ni à une région particulière, la plupart de ces facultés intellectuelles et cognitives se retrouvent dans le cortex préfrontal.
Selon Aron Barbey, c’est une indication que l’intelligence dépend de la capacité du cerveau à intégrer l’information depuis des processus verbaux, visuels, spatiaux et exécutifs ».
Et quid de l’intelligence Intuitive?
Selon le Professeur Roland Jouvent(**), psychiatre et directeur du centre Émotion du CNRS à la Salpêtrière et auteur du Cerveau magicien (Ed. Odile Jacob 2002), nous avons une partie du cerveau rationnelle qui gère nos apprentissages et une autre plus émotionnelle, relationnelle et adaptative, qui est capable de sortir des contraintes logiques répétitives. L’intuition aurait à voir avec cette capacité à imaginer des réponses et des solutions hors “logique prédictible”.
Selon la neurologue Régine Zékri-Hurstel (**), auteure avec Jacques Puisais du Temps du goût (Ed. Privat 2010), il s’agit pour une bonne part d’informations sensorielles captées par notre cerveau, mais qui ne parviennent pas à notre conscience.
En reprenant ces deux points de vue, pourrions-nous affirmer que la qualité de notre intelligence dépend de la capacité de notre cerveau à intégrer l’information depuis des processus verbaux, visuels, spatiaux, exécutifs ET sensoriels?
Sans prétendre avoir les connaissances de ces scientifiques de pointe, c’est pourtant en résumé ce que nous constatons dans notre pratique, et qui nous a poussés à construire l’Approche Neuro-Sensorielle : développer notre Intelligence Neuro-Sensorielle !
Nous sommes de formidables handicapés de la sensorialité
Où en sommes-nous de nos compétences sensorielles? Nous serions tentés de répondre : au point zéro, même si depuis quelques années l’expression du ressenti prend sa place petit à petit dans le langage des personnes qui cherchent à mieux se connaître et que nous assistons aussi à de plus en plus de littérature sur le sujet.
Mais pour la grande majorité de personnes à qui vous poseriez la question « qu’est-ce que le ressenti? », vous n’obtiendriez qu’un regard interrogatif, une réponse évasive, mais pas vraiment de lien avec nos sensations intérieures.
Si vous avez trente ou plus – ou même si vous êtes plus jeune – avez-vous entendu au cours de votre apprentissage de la vie une personne de votre entourage évoquer les sensations corporelles?
Mis à part « j’ai mal au ventre, ou à la tête, j’ai une crampe ou j’ai envie de vomir », nous n’avons pas reçu beaucoup de vocabulaire pour décrire les subtilités des informations sensorielles.
Jusqu’il y a peu, personne ne nous a appris à écouter le langage de notre corps et pire : tout a été fait pour l’ignorer et l’oublier. Les émotions sont tabous; pour nos parents et enseignants, l’expression de la tristesse, de la colère, voire même de la joie, ne fait pas partie d’un comportement poli et synonyme de bonne éducation.
Pire encore : l’enfant de quatre ans qui voit sa maman pleurer et lui demande « pourquoi es-tu triste maman? » se verra répondre : « mais non, tout va bien, je ne suis pas triste, allez, prend un gâteau ! ».
Ce tabou des émotions et les mensonges récurrents qui en découlent sont de formidables obstacles à notre capacité de décrypter les signaux que nous envoient nos sensations corporelles et font de nous en grande majorité de formidables handicapés de la sensorialité…
Lors du prochain article, nous verrons comment développer notre intelligence neuro-sensorielle…
A très vite !
Samy Kallel et Olivier Masselot
Références :
(*) Article dans le site : https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/biologie-enfin-atlas-intelligence-cerveau-humain-38115/
(**) Article dans le site : http://www.psychologies.com/Moi/Se-connaitre/Personnalite/Articles-et-Dossiers/Developper-son-intelligence-intuitive