Le monde hostile et imprévisible que nous avons évoqué dans l’article précédant engendre une exigence : il incite le leader moderne à être plus attentifs lorsque les paramètres changent et à faire preuve d’agilité.

Nous allons dans ce second article évoquer une compétence essentielle et indissociable de l’agilité : la lucidité.

 

La lucidité fait partie du registre de l’observation et de l’analyse des situations. En cela, elle pourrait d’une certaine manière donner l’impression de s’opposer à la notion d’action, mais ce n’est pas le cas : La lucidité précède l’action et permet à chacun, grâce à cette prise de recul, de se reconnecter à sa propre présence, d’élargir et d’affiner sa vision de la réalité.

C’est grâce à la lucidité que nous pouvons être plus agile, plus cohérents et que nous pouvons mieux nous orienter dans la vie, mieux transformer les obstacles que nous avons à affronter et donc, nous réaliser et devenir créateur de valeurs.

Comme le surfeur qui attend la vague, à nous d’apprendre à discerner ce qui se joue dans le moment présent. Manquer de lucidité, c’est ne pas nous rendre compte que nous sommes décalés, que nous ne sommes pas synchros avec la vague qui se présente à nous.

La lucidité qui nous occupe serait donc notre capacité à voir clairement en nous; non seulement ce que nous pensons, vivons et sentons, mais aussi d’être lucide sur ces mécanismes internes de défense qui nous permettent de mettre de côté ce qui nous gêne…

C’est pour cela qu’il nous est aussi difficile d’être lucide sur nous-mêmes : parce que cela va supposer, à un moment ou un autre, de rencontrer nos propres blessures. « Ce que tu ne supportes pas chez l’autre est ce que tu n’as pas encore reconnu chez toi », nous dit l’adage. En attribuant à l’autre ce que nous n’aimons pas en nous, nous ne pouvons plus le reconnaître chez nous.

D’où la nécessité d’apprendre à retrouver notre lucidité, c’est-à-dire la vision globale et précise de la façon dont nous interagissons avec notre environnement, et pour y parvenir, la dynamique du cœur, le non-jugement ou la bienveillance avec nous-mêmes seront de précieux alliés…

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le leadership est l’affaire de tous si l’on considère qu’il s’agit de savoir mieux s’orienter, mieux se mobiliser et d’agir en créateur de valeurs pour devenir des entrepreneurs de notre vie

Nous parlons toujours de leadership en référence à un meneur d’équipe, mais il s’agit aussi de savoir mener notre vie et notre énergie interne, de nous mettre dans les meilleures dispositions pour faire face aux défis que la vie nous invite à relever ou que notre activité nous invite à résoudre. Et pour cela, de nouveau, la qualité de notre énergie sera directement liée à l’enthousiasme généré par la dynamique du cœur et l’ouverture aux autres.

Ce leadership personnel est sans doute plus difficile aujourd’hui ou le monde est marqué par l’accélération et l’imprévisibilité.

Que nous soyons parents, étudiants, secrétaires, employés, artisans, entrepreneurs, dirigeants, collaborateurs, nous sommes tous confrontés à cet environnement qui nous demande de devenir leader et acteur de notre vie.

Le leader, c’est celui qui sait à la fois :

–                 Orienter : que ce soit lui-même ou les autres, c’est le guide

–                 Dépasser : il transforme les obstacles en opportunité, il sait les transmuter

–                 Réaliser : il donne corps à quelque chose – c’est un créateur de valeur

Lorsqu’un leader ne répond plus aux besoins de son environnement ou de ses équipes et qu’il ne perçoit pas qu’il est décalé, il se place dans l’impossibilité d’obtenir un résultat satisfaisant. Au contraire, il ne fera que susciter la frustration est l’exaspération de ses proches et amplifier un problème qui aurait nécessité plus de lucidité.

En plaçant la lucidité avant l’action, le leader reste présent à, notamment, l’intention qu’il pose pour produire quoi que ce soit.

À mesure que s’accroit la complexité du monde dans lequel il évolue, sa capacité de lucidité est amenée à se développer d’autant plus que toute erreur d’analyse et de diagnostic peut s’avérer fatale dans le lancement d’actions et compromettre la réussite de tout projet.

Comme le dit Yayha Elmir – Président de EMY Capital: « Pour être lucide, il faut être comme un enfant, avoir cette joie naturelle en soi que l’on perd avec le temps et les soucis. Quand tu as ça, tu vois clair comme dans de l’eau de roche. »

Pour Stéphane Roussel – Président-Directeur-Général de Gameloft : « La lucidité, c’est une Authenticité spontanéité. C’est comme être dans un théâtre et en même temps ne pas perdre son authenticité, comme un artiste qui sait qu’il joue (…) sans se laisser absorber par son personnage. (…) Certains leaders perdent leur lucidité, car ils n’osent pas dire ce qu’ils pensent. Ils entrent dans une sur-adaptation. Pour eux, l’authenticité est un luxe. »

 

Voici ce que nous avions envie de résumer sur la lucidité.

Mais vous, qu’en pensez-vous? Quelles sont d’après vous les éléments qui apportent de la difficulté dans le fait de rester lucide dans votre quotidien?

Merci de nous l’écrire dans les commentaires ci-dessous, nous nous ferons un plaisir de vous répondre !

 

Au grand plaisir de la suite !

Olivier Masselot et Samy Kallel


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