Dans notre quotidien où tout bouge si vite, nous sommes constamment invités à vérifier si tout va bien, si les projets avancent comme prévu et si nous ne sommes pas en train de dériver. Mais pire encore… 

Lorsque nous sommes confrontés à ce que nous avons en aversion ; stress = stresseur x stressabilité, nous sommes alors quasiment incapable de prendre du recul.

Alors nous vous proposons une petite histoire pour commencer, puis une réflexion sur ce qui nous incite fréquemment à garder des œillères sur notre réalité.

 

Un étranger venu contempler une impressionnante chute d’eau voit soudain un petit homme frêle s’approcher de cette splendide cataracte et se jeter dans l’eau à l’endroit où les remous sont les plus forts.

Il croit assister à un suicide, mais deux minutes plus tard, il aperçoit le même petit homme frêle s’échouer sur un banc de sable, deux cent mètres plus loin.

Le petit homme revient à son point de départ, saute à nouveau dans les tourbillons de l’eau et échoue encore une fois sur cette petite rive.

Quand il revient pour la troisième fois, l’admirateur de ce paysage grandiose lui dit, émerveillé : « vous êtes un nageur extraordinaire ». Et le petit homme lui répond : «non, je ne sais pas nager…»

Le visiteur, interloqué : « et vous vous jetez dans l’eau comme ça ?»

Et le petit homme de répondre : « oui, j’ai remarqué que si je lance un petit bout de bois dans l’eau à cet endroit, il tourbillonne, il s’enfonce dans l’eau, puis il réapparaît ; il s’enfonce de nouveau dans l’eau et va se déposer sur cette petite plage… Alors j’ai sauté aussi, et effectivement, il s’est passé pour moi la même chose que pour le petit bout de bois. Comme je ne résiste pas plus que lui, je me trouve, moi aussi, déposé sur la plage de sable, et c’est à chaque fois une sensation merveilleuse ! »

Si nous voyons la vie comme une rivière, il devient évident qu’à certains endroits où le courant est plus fort, nous devons nous aussi apprendre à suivre le courant et nous laisser porter. À contrario, nous perdons toutes nos forces lorsque la peur d’être emportés nous pousse à résister.

En prenant l’habitude de nous laisser porter, nous pouvons consacrer notre attention à regarder devant nous et diriger notre progression avec de petits mouvements, nous faufiler à travers les rochers ou les obstacles et choisir quel affluent nous allons préférer suivre.

Nous laisser porter par le courant implique de sortir de nos identifications, de nos rôles.

« Lorsque je me laisse aller à être ce que je suis, je deviens ce que je pourrais être », nous dit Lao Tseu.

Se laisser aller, c’est comme s’abandonner. Que se passe-t-il quand on s’abandonne ? On ne pense pas, on se laisse aller à l’expérience, on relâche le contrôle.

Lâcher prise,c’est lâcher les fixations. Le lâcherprise est une confiance en soi et en la vie.

Lâcher des comportements peut être une épreuve quand on a pris des habitudes, car c’est affronter l’inconnu. C’est, comme nous l’avons vu, faire face à des peurs qui révèlent des blessures.

Comment retrouver cette confiance ? En faisant face à soi-même et en passant à l’action, en osant l’inconnu, en apprenant à être un non-sachant …

Dans cette notion de lâcher-prise, le mot « prise » est important : « Je suis pris, je suis occupé, je suis en prise, je suis sous l’emprise ; j’ai mis mon énergie dans une direction donnée et je continue d’accélérer même si ça bloque… »

Être en prise, en soi, demande de l’attention, et pourquoi pas ?

Mais lorsque nous résistons, nous faisons comme si c’était là la seule manière de satisfaire nos besoinset restons fixés sur un mode unique de fonctionnement où contrôle et jugement agissent en despotes.

Ne pas savoir lâcher prise, c’est être fixé sur un seul mode de fonctionnement. Lâcher prise, c’est retrouver le mouvement.

Lâcher-prise est une invitation à l’humilité ; c’est reconnaître ce que nous n’avons pas su gérer. Nous avons mis toute notre énergie sur quelque chose qui n’était pas approprié et il nous faut maintenant accepter de le lâcher.

En Psychosynthèse, lâcher la fixation, c’est se désidentifier ; c’est prendre du recul sur nos mouvements intérieurs et prendre conscience de notre choix dans la vie par rapport à tout ce qui est mouvement en nous.

Par exemple, lorsque nous sommes en colère, nous nous identifions à la colère.

Lorsque nous affirmons « c’est impossible », nous nous identifions à la pensée que c’est impossible et à ses conséquences, car nous rentrons dans l’identité de ‘celui qui voit la chose comme impossible’ et tout ce que nous ferons découlera de cette pensée… L’impossibilité prend alors le poids de la réalité.

Comme nous l’avons vu dans des articles précédents, nous sommes beaucoup plus que nos émotions, nos pensées, nos sensations ou nos titres. Nous sommes ce « JE » conscient qui est auteur et créateur de sa vie.

Apprendre à nous désidentifier d’un rôle donné, c’est apprendre à lâcher prise pour retrouver cette liberté et cette vitalité en nous et écrire en pleine conscience la suite de notre histoire.

Nous désidentifier et lâcher les fixations permet de prendre du recul sur tout le contenu : « pensée – émotion – sensation ». Nous reprenons alors le contrôle de notre libre arbitre, à savoir le pouvoir de choisir consciemment après avoir posé la bonne intention et d’assumer pleinement notre responsabilité pour nous diriger vers une vie source de joie et d’épanouissement.

 

 

Voici ce que nous avions envie de résumer sur les fixations.

Mais vous, qu’en pensez-vous? Quels sont d’après vous les éléments qui apportent de la difficulté dans le fait de rester agile dans votre quotidien?

Merci de nous l’écrire dans les commentaires ci-dessous, nous nous ferons un plaisir de vous répondre !

 

Au grand plaisir de la suite !

Olivier Masselot et Samy Kallel

 

Un article tiré du livre « le leadership du cœur’ coécrit par Samy et Olivier – Éditions Gereso


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